Apeirogon
Colum McCann
5
À lire si on cherche un roman bouleversant qui aide à comprendre la complexité du monde mais aussi à espérer.
Rami Elhanan est Israélien. Bassam Aramin Palestinien. Smadar, la fille du premier, avait treize ans, elle a été tuée dans un attentat palestinien en Israël. Abir, la fille du second, avait dix ans, elle est morte touchée par une balle en caoutchouc tirée par un soldat Israélien. Passé le deuil, passée la colère, les deux pères vont se mettre à parler, parler, et parler encore. Ensemble, et aux autres.
Leur histoire est celle d’une amitié qui transcende la mort et la perte. On y découvre bien sûr le parcours de Rami et Bassam, mais aussi bien d’autres choses sur la vie au Proche-Orient, sur la vie tout court avec des digressions disparates : les oiseaux migrateurs, le dernier repas de François Mitterrand, des explications balistiques, les performances musicales à Theresienstadt, des apartés sur Borgès…
« Apeirogon : figure géométrique au nombre infini de facettes. » Et c’est bien de cela qu’il s’agit dans ce livre de plus de 500 pages : 1001 chapitres numérotés de 1 à 500, 1001, et de 500 à 1. 1001 plaisirs de lecture. 1001 occasions d’être envoûté par Colum McCann.
À lire si on cherche un roman bouleversant qui aide à comprendre la complexité du monde mais aussi à espérer.
Et que dire de l’écriture ? Une poésie en prose, rien de moins. Et pour finir il reste à méditer cette phrase prononcée par un frère d’Abir : «La seule vengeance consiste à faire la paix.»
Un bijou, que dis-je un bijou ? C’est un diamant ! Une pure merveille. Je conseille ce kaléidoscope sans l’ombre d’une hésitation.