Le Pentateuque ou les cinq livres d’Isaac
Angel Wagenstein
5
Ce roman truffé d’anecdotes et d’histoires drôles raconte sur un ton presque badin le drame d’un homme, le drame d’une communauté.
Le Pentateuque comprend, on le sait, les cinq premiers livres de la Bible. Mais ici il s’agit plutôt de l’Ancien Testament du Vieux Monde et de la tragique histoire de l’Europe du XXe siècle, les Saintes Ecritures n’étant autre que la sacrée vie d’un certain Isaac Blumenfeld.
Tour à tour sujet de Sa Majesté François-Joseph, empereur d’Autriche-Hongrie, citoyen de la République polonaise créée après la guerre 14-18, camarade de la jeune Union soviétique et classé «sous-homme» parce que juif, sous le IIIe Reich, Isaac n’est pourtant guère sorti de son shtetel ou sa «bourgade» natale d’Europe de l’Est, en Galicie. C’est que tout, il est vrai en ce début de siècle, s’en était allé à vau-l’eau. Sauf l’humour, peut-être. Et Isaac de raconter son odyssée contemporaine en l’émaillant de chochmas, «blagues» yiddish qui feraient presque figure de paraboles en ces temps de folie.
Tout au long de la narration Isaac Blumenfeld prend son lecteur à témoin en le tutoyant. Ce roman truffé d’anecdotes et d’histoires drôles raconte sur un ton presque badin le drame d’un homme, le drame d’une communauté. Le lecteur rit beaucoup, il pleure aussi, parfois en même temps.